Petite synthèse sur mon voyage en Patagonie

Quelques chiffres

- En vélo : 1063 km 9450 D+ dont 370 asphaltée

12 étapes (6 en Argentine, 6 au Chili)

3 nuits en camping aménagé, 4 nuits camping libre, 5 hôtels (El Calafate, Cerro Castillo, Punta Arenas, Rio Grande, Ushuaia)

Mécaniquement : Pas de crevaison mais des

pédales usées par les 15000 km en Amérique du Sud

- Autres transports :,

440 km AR en car pour aller voir le FitzRoy

24 km de rando autour du FitzRoy

160 km AR en car pour la visite du perito Moreno depuis El Calafate

240 km  transfert entre Puerto Natales et Punta Arenas

40 km Traversée du detroit de Magellan en Ferry entre Punta Arenas et Porvenir

Après un départ en 2018 de Villa O'Higgins vers Cusco sans être parvenu à voir le Fitz Roy et le glacier O'Higgins, je souhaitais revenir et passer à El Chalten côté Argentin.

Ce qui m'a surpris ce sont les distances entre les villes, des estancias très isolées, toujours à une bonne distance de la piste, où la vie est rude et rustique pour les gauchos. L'intérieur ressemble à des chalets d'alpage savoyards (pas ceux des touristes) : sol cimenté peu souvent balayé , poêle à bois anciens , sanitaire de fortune,, le parfum des vaches ou des moutons., un évier un peu encombré pour l'accès à l'eau. Chaque fois il n'y avait que des hommes, pas très bavards mais qui offrent sans difficulté l'eau, un peu de chaleur du fourneau ou un bout de leur cabanne pour ceux qui le demandaient. Je pense que les propriétaires de ses propriétés immenses de plus de 70 000ha vivent ailleurs.

Les sites touristiques sont implantés dans les andes (El Chalten, perito Moreno, torres del Paine, Ushuaia) mais pour y accéder ce sont des km de pampas (ces prairies un peu desséchés) qu'il faut parcourir avec comme ennemi du cycliste le vent, la pluie et le froid. Des km de clôture à gauche et à droite qui ne gênent pas vraiment les Guanacos qui les sautent avec élégance mais empêche parfois une vache qui préfère l'herbe derrière la barrière. de retourner avec ses compagnes. D'ailleurs, il y a peu de troupeaux de moutons ou vaches, sans doute avec des parcs immenses ils n'ont pas besoin de regarder passer les cyclistes et sont très loin dans les prairies. D'ailleurs il y a tellement peu de circulation que le spectacle n'est pas garantie. Nos spectateurs les plus fidèles, au long des pistes sont les Guanacos, les oies et de temps en temps des renards gris. J'ai trouvé les pistes moins en tôle ondulé ("lamina") que sur la caretera chilienne, beaucoup plus fréquentée. Les pistes chilienne sont de meilleur qualité (pays plus riche) , le revêtement gravier-sable étant plus épais, elles sont plus drainantes. A peine la pluie a t-elle cessée , que la piste est sèche. Les pistes argentines quand il pleut sont molles voire boueuses. Mais quand il fait beau, elles deviennent plus dures, plus lisses et plus roulantes.

Dans les zones non montagneuses, il n'y a pas de forêt. Il faut monter à 200-300m et se rapprocher de la cordillère des Andes pour voir des forêts anciennes avec beaucoup de lichen et de branches mortes sur les arbres. J'imagine que les hêtres doivent pousser lentement, mais l'exploitation forestière existe. A Russfin,dans un endroit perdu. se trouve une immense usine à bois (exploitation renouvelable ?).

Les plus beaux sites du voyage sont pour moi les montagnes avec pics granitiques élancés, glaciers très proches. lacs, rios et tourbières, mais cela ne représente qu'une petite partie du trajet.

Jamais très froid mais jamais chaud : Je n'ai roulé qu'une quarantaine de km les bras nus et je n'ai jamais eu l'onglet (les doigts bien engourdis parfois mais pas plus), Pas une journée sans pluie : quelques gouttes parfois.une bruine ou des averses parfois et de la neige toute une matinée. Il faut dire que les nuages se déplacent rapidement avec les vents et que le temps change très vite. Je pense que le vent est globalement favorable dans le sens de la descente vers Ushuaia, mais je retiens surtout les moments où j'étais scotché à 10km/h sur du plat face au vent sur route ou sur piste.

L'eau n'a pas été un problème. Au départ et à l'arrivée j'ai toujours pu remplir mes 2 gourdes. J'ai complété une fois avec de l'eau de lac bouillie. Il faut emmener une quantité d'eau suffisante pour 100 km.

C'était ma première expérience avec des saccoches. Je trouvais le vélo lourd au début et j'hésitais à me mettre en danseuse de peur de chuter ou de voiler mes roues, mais le naturel a vite repris le dessus. Je pense que j'étais un de ceux, avec les membres de l'organisation qui avait le moins de bagage à transporter. Certains des compagnons Italiens comme Vincenzo étaient si chargés à l'avant que le guidon vibrait en permanence, moi je pouvais boire ma gourde tout en roulant. Je mettais une partie de ma nourriture dans un petit sac à dos pliable uniquement si cela dépassait 2 jours ( 4 jours d'autonomie max dans ce voyage ). Concernant les vêtements, tout ne m'a pas servi mais tout était indispensable. Avec mes pneus "super marathon" de Schwalbe, aucune crevaison (j'avais 3 chambres, 1 de trop), de plus les chambres Schwalbe ne perdent pas et c'est hyper appréciable. La pompe ne m'a donc pas servi et c'est tant mieux (au départ, à El Calafate j'ai gonflé dans une station essence, c'est réalisable à condition d'avoir des valves Schrader ou un adaptateur).

Plusieurs de mes compagnons de route italiens parlaient un peu le français (Alessio, Andrea, Furio, Angela, Vincenzo, Amadeo, les 2 Frederico. Massimo ) . Pour échanger, l'anglais était le plus facile. J'avais même droit à un briefing particulier en anglais de Willy avec les 2 compères anglo-saxons (Paul irlandais et Guy anglais). Le briefing Italien durait 10 fois plus longtemps...

Le niveau du groupe était assez homogène au niveau vélo. Frederico, le plus faible, a quitté le groupe 2,5 jours pour emprunter un parcours plus asphalté avec vent favorable mais frequenté par les camions, en passant par San Sébastien.

Ce voyage est une expérience inoubliable. Merci à Willy, Massimo et toute la bonne compagnie Italienne, Irlandaise et Anglaise.