21/12/2019

Une nuit sans pluie pour l'ultime étape, c'est plutôt un bon présage. La tente sera sèche dans le sac. De plus, le vent est tombé; c'est super pour le pliage. Avant de partir je fais bouillir un peu d'eau du lac pour la gourde.

Comme la nuit dernière des argentins sont venus faire la fête au bord du lac et ont mis les watts.

Avec la fatigue le sommeil vient tout de même rapidement.

Nous continuons la piste du lac pour passer le col Garibaldi par l'ancien tracé. C'est 2 à 3 km plus court que par la route mais c'est de la piste VTT et la pente est très sévère, 10% en moyenne je pense avec des passages à 14, 16 et même 18%. La fraîcheur physique et l'emulation du groupe font que je passe tout en vélo mais c'est extrêmement limite. Dans la descente pluie et vent sont là pour durcir cette étape courte. Au bas du 2eme col, ma pédale droite se durcit et ne tourne plus. Vais je pouvoir finir en vélo ? Avec beaucoup d'huile, la pédale retourne, je ne pense qu'à finir et je regarde en permanence les hectomètres qui avancent lentement. J'en oubli le froid, le vent, la pluie, le plaisir des derniers coups de pédales et ne pense qu'à ménager ma pédale droite, surtout ne pas me mettre en danseuse. La descente finale sur Ushuaia arrive, ça va tenir. Une pédale qui a fait 15000 km en amerique du sud ne peut pas rendre l'âme si proche du but. Enfin l'entrée d'Ushuaia, c'est gagné. Je finirai à pied s'il le faut les derniers km. Séance photo à la porte d'Ushuaia et congratulations. On l'a fait. On remet ça au port devant le panneau de la fin du monde.

La pédale se coince encore dans la dernière côte de l'hôtel. Si elle casse c'est pas grave. Ça passe et il faut déjà aller chercher les cartons pour le départ demain matin et ranger le vélo. Pas de temps de savourer cette aventure.